Photo : Lionel Georges
Julie Meneghetti, professeure de couture et encadrante technique (à droite) aux côtés d’une couturière et de Sabah Mahiddine, directrice de Frip’Vie.
Depuis deux ans, ce tissu traditionnel du Pays de Montbéliard, fabriqué à Etupes et promu par l’Office du tourisme, est travaillé et transformé par les couturières de l’atelier-chantier d’insertion Frip’Vie à Grand-Charmont, soutenu par le Département à hauteur de 178 155 euros en 2020 dans le cadre du Plan départemental pour l’insertion et l’emploi (PDIE). Cette structure bénéficie également de subventions de l'Europe à hauteur de 204 301 euros pour 2020 et 2021, via le FSE (Fonds social européen). Du 100 % local !
Nappes, tabliers, coussins, décorations, étuis à lunettes, sacs à main… la verquelure fait un retour en force grâce aux couturières de Frip’Vie qui ne manquent pas d’ingéniosité ! La fierté se lit d’ailleurs sur leur visage. « C’est une belle histoire », confie la directrice de l’association, Sabah Mahiddine. Frip’Vie, chantier de l’économie sociale et solidaire, c’est d’abord une deuxième vie pour les quelque 550 tonnes de vêtements et accessoires collectés chaque année.
Un tissu datant du Moyen-Âge
Mais lorsque l’Office du tourisme a souhaité remettre « à la mode » ce tissu datant du Moyen-Âge, en s’appuyant sur les savoir-faire locaux, Sabah Mahiddine n’a pas hésité : « En décembre 2018, nous n’avions pas de machine, pas de personnel… Quatre mois plus tard, l’atelier de couture était créé, en partenariat avec le lycée Les Huisselets pour la formation et le conseil. C’est à ce moment que le Département nous a soutenus pour l’acquisition de machines à coudre professionnelles, ce qui était important pour le bon démarrage de l’atelier. Cinq personnes en transition professionnelle ont été recrutées. Et dès le mois de mai, nous commencions la production ».
Circuit-court
Les articles en verquelure, tissu de chanvre fabriqué par un entrepreneur tisserand à Etupes, sont ainsi cousus à partir de mai 2019 pour être vendus sur le marché de Noël, et par l’Office du tourisme, en ligne et dans sa boutique. Une belle illustration d’une synergie « en circuit-court » entre différents acteurs de cette partie du territoire du Doubs, acteurs de l’économie, de l’insertion, de la formation et du tourisme, pour une véritable renaissance. Et depuis deux ans, c’est un vrai succès !
Bientôt 22 couturières
L’atelier compte désormais 17 couturières, « et demain 22 », annonce la directrice. Car il s’est aussi diversifié, avec une montée en compétences des couturières. Dans quelques jours, les cinq premières recrues présenteront d’ailleurs leur certificat de qualification professionnelle ! « Il n’y a pas de prérequis, et toute personne qui a envie d’apprendre à coudre peut nous rejoindre. Certaines n’avaient même jamais fait de couture », explique Julie Meneghetti, encadrante technique et professeure de couture. Certaines couturières bénéficient également de cours de français, « deux fois par semaine, précise Sabah Mahiddine. La formation, c’est un point d’honneur ».