Violences conjugales : le travail social en première ligne

Crédit : Yves Petit

Le lieutenant-colonel Stéphane Hareau, Ingrid Plathey, cadre de santé et membre du bureau de France- Victimes (FV25), et Fathia M’Rad (à droite), directrice de cette même association, lors d’un entretien de recrutement des intervenants sociaux en commissariat et gendarmerie, en juillet dernier.

Deux intervenants sociaux en commissariat et gendarmerie (ISCG) prennent leur fonction en ce mois de septembre, à Besançon et Montbéliard, pour aider les femmes victimes de violences intrafamiliales.

« C’est un projet très important qui répond à un vrai besoin, car il n’en existait pas dans le Doubs, commentent de concert Fathia M’Rad et Romain Bonnot, directeurs des associations France-Victimes Besançon et Montbéliard, char­gés du recrutement et de la formation des deux intervenants. Et le dispositif a largement fait ses preuves ailleurs ». L’ISCG est un rouage indispen­sable du premier accueil des femmes victimes de violences conjugales. Les forces de l’ordre sécurisent et protègent tandis que l’intervenant social prend le relais pour poser un diagnostic, écouter et conseiller.

Donner des solutions à la victime

« Sur la base de ce diagnostic, l’intervenant mobi­lisera l’arsenal social et juridique pour donner des clés et des réponses à la victime, telles que structures et institutions qui l’aideront à très court terme », souligne Dany Essenpreis, directeur de l’action sociale au Département. Que la personne veuille porter plainte, quitter le domicile conjugal, soit seule ou avec des enfants… elle repartira avec des contacts et des solutions adaptées, y compris d’hébergement. Un panel d’outils qui passe par exemple par la mise à disposition d’un Téléphone Grave Danger dit TGD. Un portable muni d’une touche d’ur­gence, qui permet d’être immédiatement géo­localisé et aux forces de police d’intervenir très rapidement.

Sur l’ensemble du département

L’ISCG est à la croisée de différents protago­nistes et au coeur d’un réseau de partenaires : police, institution judiciaire, associations… Les deux professionnels interviendront sur l’en­semble du département et assureront des per­manences régulières dans les commissariats et gendarmeries. Ce dispositif subventionné par le Département à hauteur de 40 000 euros est également soutenu par l’Etat pour 40 000 euros, et bénéficie d’une aide de la Ville de Besançon de 2 000 euros.