Imaginer, tracer, façonner… Être tailleur de pierre, c’est travailler avec son coeur, et Gaétan Vitali le fait depuis l’enfance. Fils d’un carrier, la pierre est pour lui une passion à laquelle il a choisi de dédier sa vie. Qu’il s’agisse de tailler des blocs de construction, de restaurer des monuments, de créer des escaliers ou des stèles funéraires, Gaétan possède plus d’une corde à son arc.
Avec ses outils traditionnels et contemporains, c’est dans son atelier à Saint-Vit que des blocs de pierre massifs, en majorité d’origine locale, prennent forme petit à petit, nécessitant de nombreuses heures de travail. « Dans ce métier, on doit avoir énormément de patience et de minutie. Mais quand on fait ce qu’on aime et qu’on aime ce qu’on fait, on ne compte pas », explique-t-il.
« Plus c’est compliqué, plus c’est intéressant »
L’artisan possède majoritairement une clientèle de particuliers, mais il reçoit aussi des commandes publiques pour des restaurations notamment. En mars dernier, il a méticuleusement changé les 21 marches de la mairie de Saint-Vit par des blocs de 250 kilogrammes chacun. Mais lui, ce qu’il préfère, ce n’est pas de travailler sur des gros volumes mais de se concentrer sur des petits chantiers détaillés. « Plus c’est compliqué, plus c’est intéressant. On y passe beaucoup de temps. Cela demande de la concentration mentale et de l’endurance physique également. »
Un métier rare
« C’est un métier de passion. Avec les nouvelles technologies, il y a une perte d’intérêt pour l’essence même du métier », précise Gaétan, qui, pour sa part, n’est pas prêt de laisser son matériau de cœur. Le métier de tailleur de pierre reste rare : en France, ils sont seulement 15 000 actifs.
Photos : Benoît Grosjean