230 ouvrages d’art réhabilités et 15 ponts totalement restaurés d’ici 2034

Photo : Département du Doubs

Le pont de Chiprey à Éternoz sera totalement restauré d’ici dix ans.

Lundi 18 mars 2024, la majorité départementale présente en Assemblée plénière un plan routier ambitieux pour les dix prochaines années : la restauration lourde de 15 ponts* avec une enveloppe financière dédiée de 25 millions d’euros (M€) et la rénovation de 230 ouvrages d’art pour un budget estimé annuellement à 4 M€. Objectifs : assurer la sécurité des usagers et maîtriser les coûts d’entretien.

Le patrimoine routier du Département compte 3 690 km de routes, mais également 2 700 ouvrages d’art : des ponts, des murs qui soutiennent la chaussée et ses dépendances, des équipements qui protègent les usagers des routes contre les instabilités rocheuses. On les appelle des ouvrages d’art et parfois, on ne les voit même pas depuis la route. Leur valeur s’il fallait tout reconstruire à neuf est estimée à environ un milliard d’euros. Ce patrimoine reçu de nos aînés, le Département a à cœur de l’entretenir et de le transmettre aux générations futures.

Maintenance : 30 ouvrages concernés en 2024

« Les ponts, c’est un peu comme pour les voitures. Parfois elles ont juste besoin d’un petit entretien. Mais au bout d’un certain nombre d’années, cela malgré cet entretien annuel, les travaux à réaliser peuvent devenir tellement importants et chers qu’il est, en fait, préférable d’en changer. Le million d’euros que l’on investit maintenant dans l’entretien, la restauration, voire une reconstruction de pont est préférable aux 10 M€ que l’on devrait mettre demain si on attend trop. On appelle cela la dette grise », explique Christophe, chef de service à la Direction des routes et des infrastructures. Jusqu’à fin 2023, les élus du Département consacraient trois millions d’euros (M€) pour leur entretien. Pour 2024, les élus ont adopté une stratégie pluriannuelle ambitieuse, pour renforcer le rythme d’entretien actuel. Trente ouvrages d’art devraient ainsi subir des opérations de maintenance en 2024 (contre 20 en 2023, avec 3 M€), et 230 seront concernés dans les dix prochaines années.

Durée de vie d’un pont reconstruit : 100 ans

Quinze ponts* ont été identifiés pour subir des travaux très lourds dans les dix prochaines années. Les études sont en cours mais certains devront peut-être être reconstruits. Parmi ceux-ci, plusieurs sont métalliques. « Ce sont ceux qui coûtent le plus cher en entretien, environ 500 000 euros par an pour seulement 12 ponts (sur 826). Ils ne sont souvent plus adaptés ou dimensionnés au trafic actuel, car ils ont été construits pour la plupart à la fin du XIXe siècle. Tous les 30 ans, nous devons les repeindre pour les protéger de la corrosion. Alors les refaire complétement, le plus souvent en béton armé, est généralement la solution moderne privilégiée, car une fois reconstruits, leur durée de vie est d’au moins un siècle », conclut Christophe. À noter que, quand cela n’engendre pas de surcoût pour le Département, une voix mode doux sera créée sur les ouvrages d’art restaurés. Chaque année, d’ici 2034, un ou deux travaux d’envergure seront lancés. Un investissement de 25 millions d’euros sur 10 ans pour assurer la sécurité des différents usagers et la pérennisation au meilleur coût de ce patrimoine !

*Le pont de la Charmotte à Voujeaucourt/Audincourt ; le pont du Diable à Crouzet-Migette ; le pont sur l’Ognon à Bonnal ; les ponts métalliques de Chiprey à Éternoz, de Vuillafans et de Bief ainsi que celui du Bout du Lac à Labergement-sainte-Marie ; les ponts sur le Doubs à Torpes, à Goumois, à Oye-et-Pallet et Roset-Fluans ; le pont sur les voies SNCF et VNF à L’Isle-sur-le-Doubs ; le Pont de la Petite-Hollande à Montbéliard et les ponts métalliques sur l’Ognon à Tressandans et à Blarians.

Le pont suspendu de Roset-Fluans fait partie des ponts qui subiront une restauration totale d’ici 2034. Photo : Lionel Georges

Les ouvrages d’art dans le Doubs :

Un milliard d’euros : valeur de ce patrimoine en cas de reconstruction à neuf
826 ponts, représentant environ 75 000 m² de surface
1 559 murs de soutènements
306 ouvrages de protection contre les instabilités rocheuses (OPCIR).

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