Aide sociale à l’enfance : les jeunes diplômés à l’honneur

Photo : Lionel Georges

Yanice, aux côtés de Christine Bouquin, présidente du Département, ainsi que de Patricia-Lime-Vieille et de Florence Rogeboz, vice-présidentes de la collectivité, lors de la cérémonie.

Chaque année en septembre, le Conseil départemental reçoit et récompense les jeunes diplômés de l’Aide sociale à l’enfance (ASE). Ils étaient 26 cette année, réunis lors d’une cérémonie informelle et chaleureuse. Une façon de valoriser la réussite aux examens (brevet, CAP, BEP, Bac…) des jeunes qui lui sont confiés, de façon ponctuelle ou à plus long terme. Une réussite qui est aussi celle de leurs accompagnants : familles d’accueil, référents des lieux de vie et d’accueil ou de l’ASE, parents… Rencontre avec Yanice et Marie, qui ont tous deux obtenu leur Diplôme national du brevet en juin dernier.

Yanice, futur Dany Jones

Photo : Lionel Georges

« Je savais que j’allais l’avoir le Brevet, je m’étais donné à fond sourit Yanice, mais la mention bien, je ne m’y attendais pas du tout ! Ça prouve aussi que j’avais vraiment travaillé et je suis super fier, ma mère aussi, bien qu’elle n’ait pu venir à la cérémonie car elle travaille dans la restauration. » Le jeune homme de 16 ans entame un Bac pro vente et commerce au lycée Tristan Bernard à Besançon. « Mais je me destine au métier d’acteur et je compte essayer d’entrer au Cours Florent à Paris quand j’aurai 18 ans. J’ai même trouvé mon nom de scène : Dany Jones, ça sonne bien non ? Je pense qu’il faut savoir différencier celui qu’on est dans la vraie vie et celui que je serai dans ma vie professionnelle. » Ce ne sont pas des paroles en l’air pour Yanice qui a mis à exécution son plan d’avenir en se formant au théâtre dès l’automne 2022. « J’ai joué au CDN (Centre dramatique national) en mai dernier, dans la pièce Toute la mémoire du monde, j’étais le plus jeune de la troupe… et j’ai reçu beaucoup de félicitations, ça fait plaisir, d’autant que toute ma famille est venue me voir. » Enfant unique, Yanice est, malgré sa jeunesse, très lucide. « J’ai choisi « vente et commerce » parce que je suis à l’aise avec les autres et que j’aime le contact, alors pourquoi pas cette filière-là ? Je ne serai peut-être pas riche et célèbre tout de suite, il me faut un plan B. »

Marie, au service du handicap

C’est au collège Grenier de Pontarlier que Marie a décroché son brevet, « Je l’ai eu, c’est ce qui compte, explique la jeune fille, ravie de démarrer un Bac pro Services aux Personnes et aux Territoires, au lycée Professionnel Jeanne d’Arc de Pontarlier. « La formation m’intéresse et je me sens mieux ici qu’au collège, même si le règlement est un peu strict. Plus tard, je voudrais travailler avec des personnes en situation de handicap. Je sais qu’on verra cela en première et terminale, cette année c’est la petite enfance ». Marie explique avoir rencontré des jeunes handicapés dans les familles d’accueil qui l’ont accueillie. « Il y a eu un trisomique, susceptible mais gentil et un autre, plus grand, qui ne pouvait ni se laver, ni se tenir debout ni parler. Ils m’ont donné envie de faire ça plus tard, de m’occuper de gens comme eux ». Marie espère que la formation répondra à ses espoirs : « Car quand je n’aime pas, je suis moins motivée et je me fais recadrer par les éducs », poursuit la jeune fille, qui durant son temps libre, se tourne vers l’art, sa soupape de décompression.

Dans la même catégorie dans ce numéro :