Maquette : CRR Architecture Maitre d’œuvre – création graphique copyright Pyralis
La volonté du Département est de proposer un collège innovant et que chaque mètre carré soit à lui seul un outil pédagogique. Maquette de CRR Architecture pour le projet du futur collège.
Rencontre avec Jean-Pierre Rambourdin (CRR Architecture), architecte de ce projet pour lequel le Département investit 27,5 millions d’euros. Début des travaux au printemps pour une ouverture prévue à la rentrée 2023.
Quel choix a guidé la conception de ce nouveau collège ?
Jean-Pierre Rambourdin : « La volonté du Département est de proposer un collège innovant, que chaque mètre carré soit à lui seul un outil pédagogique et de développement des élèves. Nous nous sommes vraiment inscrits dans cette démarche avec l’objectif de favoriser au maximum leur autonomie, de faire en sorte qu’ils deviennent acteurs de leur collège et de leur formation. Cela se traduit par des espaces gérés par les élèves avec l’aide des enseignants, comme des studiolos qui sont des espaces modulables où l’on peut se retrouver pour travailler, faire des recherches… Autre exemple : un système de scrambles (îlots autonomes) pour la restauration scolaire, conçu par espaces (entrées, plats chauds, desserts…) pour responsabiliser les élèves qui se serviront.
Le paysagement et la réintroduction de la biodiversité y participent aussi, avec des espaces imaginés pour que les élèves interviennent de façon participative dans un cadre pédagogique : zone de maraîchage, poulailler, verger, création d’une forêt à laquelle ils seront associés… »
Quels types de matériaux seront utilisés ?
Jean-Pierre Rambourdin : « Ce sont des matériaux sains, naturels et biosourcés. Nous cherchons tout ce qui peut être fait localement comme des copeaux de fibres de bois ou les blocs de chanvre utilisés pour l’isolation thermique du plancher et fabriqués dans le Doubs. Le bâtiment sera en 100 % structure bois labellisé de Franche-Comté, avec une isolation thermique en bottes de paille locale, véritable puits de carbone. Nous utiliserons la terre du site pour la fabrication de briques en terre crue, séchées naturellement, pour le cloisonnement. Nous sommes vraiment dans une logique maximale d’optimisation environnementale, tout en favorisant l’économie locale. »
Votre démarche environnementale sur ce projet est assez unique…
Jean-Pierre Rambourdin : « Nous sommes allés plus loin que ce qui était prévu, en proposant de labelliser ce bâtiment au maximum de ce qui est possible en bilan carbone (C2) et en économie d’énergie (E4) avec un bâtiment à énergie positive, qui produira plus d’énergie qu’il n’en consomme. Nous avons prévu d’accompagner les utilisateurs sur trois ans pour favoriser le fonctionnement « environnemental » du bâtiment. Le collège de Bethoncourt est pour nous un projet fondateur, fédérateur, qui montre une prise de conscience et une grande confiance du Département. »