Photo : Lionel Georges
Christine Bouquin, présidente du Département, aux côtés de Thierry Savatier, commissaire scientifique de l’exposition et de Benjamin Foudral, directeur-conservateur du Pôle et du musée Courbet (à droite), lors du vernissage de l’exposition le 6 juillet.
Huiles sur toile, arts graphiques, lithographies, gravures, ouvrages et moulages… l’exposition réunit plus d’une soixantaine d’œuvres des deux artistes. En deux mois, elle a attiré près de 25 000 visiteurs au musée Courbet à Ornans, un lieu à (re)découvrir après ses travaux d’embellissement.
Le jeune peintre catalan découvre tôt la peinture du maître d’Ornans, dès son arrivée à Paris en octobre 1900, à l’occasion de l’Exposition universelle. Courbet s’immisce par la suite chez Picasso doublement à la fin des années 40, par la réinterprétation des « Demoiselles des bords de la Seine », ainsi que par l’achat pour sa collection personnelle de l’étonnante « Tête de chamois » (photo). rappelant le bestiaire picassien. Les deux tableaux sont exposés à Ornans jusqu’au 18 octobre.
une rencontre inédite
Les deux peintres se rejoignent, notamment dans leur modernité et leur engagement politique, ou encore dans leur réflexion commune autour du nu féminin. Dans un témoignage à Françoise Gilot, sa compagne d’alors, Pablo Picasso attribue même à Gustave Courbet la paternité de l’art moderne. La rencontre entre ces deux artistes est inédite. Elle est réalisée, sous le commissariat scientifique de l’historien de l’art Thierry Savatier, en partenariat avec le musée d’Orsay et de l’Orangerie de Paris, le soutien exceptionnel des musées Picasso de Paris et de Barcelone, de celui du Petit-Palais (Paris) et du Kunstmuseum Basel.
nouvel éclairage
Cette exposition est également l’occasion de redécouvrir le musée Courbet, embelli après neuf mois de travaux. « Grâce aux nouvelles recherches, la discipline de l’histoire de l’art ne cesse de progresser. Nous avons donc profité des travaux pour compléter le parcours permanent du musée », explique Claire Bleuze, chargée de médiation culturelle. Ainsi, les thématiques des salles et le mobilier ont changé. L’éclairage a été amélioré et les textes ont été réécrits. La collection s’est agrandie notamment grâce aux dépôts réalisés par le musée d’Orsay à Paris. « Le discours est plus intime, on découvre davantage la vie personnelle du peintre », conclut Claire Bleuze.