Avec l’exposition Peindre la femme « vraie », c’est le regard de Gustave Courbet sur les femmes qui furent ses muses que l’on découvre à Flagey. La ferme familiale du peintre propose jusqu’au 17 avril une immersion dans l’univers de ses modèles féminins, à travers des gravures et photographies originales, ainsi que des reproductions de toiles de l’artiste. Tour à tour baigneuses, dormeuses, paresseuses, songeuses, vêtues ou dévêtues, en portraits, assises ou alanguies, auréolées de soleil ou du halo d’une bougie, « Toutes ont joué un rôle prépondérant dans son univers de création, explique Benjamin Foudral, directeur-conservateur du Pôle Courbet d’Ornans. Courbet a élaboré tout au long de sa carrière une production au service du « vrai », parfois scandaleuse, souvent audacieuse ».
Casser les codes
Grâce à ses modèles, anonymes, issus de son entourage familial, de sa sphère intime ou professionnelle, Courbet n’a eu de cesse de bousculer les canons d’idéal de beauté et de casser les codes de la représentation du féminin, loin des carcans conventionnels. Dans un XIXe siècle marqué par le « beau » classique, l’artiste a su imposer sa volonté du « vrai », avec sa réalité de courbes et de beautés licencieuses.
Rousses, brunes ou blondes surgissent de la trentaine de documents exposés. Juliette et Zélie, ses soeurs, Henriette Bonnion, l’une des Baigneuses à scandale, ici une académicienne, là une demi-mondaine… Seule Sylvie Oudot, la mère de Courbet, ne fut jamais identifiée avec certitude dans les œuvres du peintre. Une absence de représentation qui interroge encore aujourd’hui.
À découvrir à la Ferme familiale de Courbet, à Flagey, jusqu’au 17 avril 2022.
http://www.musee-courbet.fr