Le Département engagé pour l’habitat inclusif : les premiers locataires sont entrés !

Photo : Lionel Georges

Début octobre, les 12 locataires ont emménagé dans leur logement neuf inclusif à Besançon, comme Thierry et Yvette, ravis de faire connaissance.

Depuis deux ans, le Département du Doubs fait partie des précurseurs pour le développement de l’habitat inclusif, également appelé « habitat accompagné, partagé et intégré à la vie locale », destiné aux personnes âgées et en situation de handicap qui en font le choix. Vingt projets sont en cours de création et les 12 premiers locataires bisontins ont emménagé début octobre dans leur logement inclusif en cœur de ville.

« Ma vie commence aujourd’hui ! » se confie tout sourire Marie- Pierre ; « Je suis tellement heureuse d’être ici, c’est beau, c’est propre, j’ai hâte de com­mencer les animations pour rencontrer tous les habitants », commente Yvette, ravie d’ac­cueillir des visiteurs dans sa nouvelle résidence. 64 loge­ments sociaux sont proposés à la location par Loge.GBM dans un immeuble composé de deux entrées du quartier de Saint-Ferjeux à Besançon.

Adapté au vieillissement et au handicap

« C’est au numéro 49 que nous avons les 12 logements habitat inclusif, six pour les seniors et six autres pour les personnes en situation de handicap, tous accessibles aux personnes à mobilité réduite. Chaque loge­ment a été pensé pour être adapté aux difficultés liées au vieillissement ou au handicap. Un ergothérapeute passe aus­si, une fois le locataire installé, pour voir s’il faut ajuster ou ajouter des équipements. La dimension intergénérationnelle de la résidence s’appuie aussi sur les 33 autres logements en location, détaille Manuel Escribano, directeur Clientèle de Loge.GBM, bailleur de ce premier projet habitat inclusif.

« Je suis vraiment ravi d’être ici, je souffrais beaucoup de solitude, et depuis plusieurs années, seul dans ma mai­son de Sancey. Quand on m’a proposé ce type d’habi­tat partagé, je n’ai pas hésité à déménager en ville. Le prix est très abordable, je paie même moins cher qu’à la campagne car le chauffage est compris dans les charges. Et j’ai une amie qui vit dans le quartier », raconte Thierry.

Un habitat innovant

Le Département est fortement investi depuis deux ans dans le développement de ce type d’habitat. Vingt projets sont en cours de création sur tout le territoire et d’autres sont à l’étude. Lundi 25 septembre dernier, les élus ont ainsi voté une aide pour un projet de l’association « Meilleur Temps » aux Fins, un habitat inclusif pour les personnes en situation de handicap. L’in­novation de ce type d’habitat est le fait de combiner une dimension individuelle et des espaces collectifs permettant la mise en place d’un projet de vie sociale et partagée, tout en restant ouvert sur l’ex­térieur. De plus, l’entrée n’est pas conditionnée à une orien­tation sociale (ou médico-so­ciale) et c’est accessible pour les personnes disposant de revenus modestes… « Nous avons eu une centaine de can­didatures, il a fallu expliquer à nos éventuels futurs locataires en quoi cela consistait. Parfois certains se rendaient compte qu’ils n’avaient finalement pas envie ou besoin de vie parta­gée. C’est nouveau et c’est le premier, donc certains ont besoin de temps pour envi­sager ce type d’habitat ! », explique Christine Peseux, chargée du développement social et urbain à Loge.GBM.

« Tout est possible ! »

Dans cet immeuble, les ani­mations de la vie partagée ont débuté mi-octobre, avec une équipe de la Mutualité française. Diverses animations sont proposées aux habitants et un lien avec les associations du quartier est programmé car un des objectifs de l’habitat inclusif est d’être ouvert sur l’extérieur. « J’aimerais pou­voir aller me promener dans le quartier mais avec quelqu’un, et aussi faire un petit jardin… », propose Yvonne. « Tout est possible, chacun peut propo­ser une activité en fonction de ses envies et de ses talents, comme du yoga, une anima­tion cuisine, une sortie cinéma, tout reste ouvert ! », conclut Manuel Escribano.

Photos et vidéo : Lionel Georges et Florian Houtmann

Denis Leroux, vice-président en charge notamment de l’autonomie des personnes âgées et handicapées

« Le Doubs comptera 32 000 seniors de plus en 2040. Chacun de nous aspire à pouvoir rester chez soi le plus longtemps possible. Notre collectivité accompagne donc la création de logements adaptés à l’évolution de l’âge mais aussi au handicap des occupants, comme ici à Besançon. Les témoignages de nos partenaires et des habitants sont de belles récompenses pour l’engagement de notre collectivité ! »

LE SAVIEZ-VOUS ?

UNE NOUVELLE AIDE DU DÉPARTEMENT

Jusqu’à juin 2023, seules les personnes qui ont fait le choix d’aller dans des résidences-autonomies portées par les CCAS, situées à Besançon, Montbéliard et Valdahon, ou en accueil familial, bénéficiaient de l’aide sociale. Pour faciliter l’accès à l’habitat intermédiaire (Résidences autonomie -dont les MARPA, résidences-services, habitat inclusif, accueil familial), les élus du Département ont voté lundi 26 juin 2023 la création d’un fonds de solidarité spécifique. Il est destiné à ceux qui, soit par choix, soit par contrainte géographique, sont dans d’autres structures. Montant : de 50 à 200 euros pour une personne seule par mois selon ses revenus et son degré d’autonomie. Plus d’infos sur le nouveau site du Département pour les personnes âgées et les aidants ICI.

Dans la même catégorie dans ce numéro :