Les vertus de la médiation animale

Photo : Lionel Georges

« Avec Rouky, nous essayons de créer un lien, il est spontané, naturel. On peut communiquer avec lui ! », explique Caroline Baiche Aegerter, ergothérapeute.

Augmenter ou rétablir le bien-être des personnes cérébro-lésées grâce à la médiation animale, un programme thérapeutique proposé par l’AFTC (Association des familles de traumatisés crâniens et cérébro-lésés) de Besançon, co-financé par la Conférence des financeurs de la prévention de la perte d’autonomie, présidée par le Département du Doubs.

Rouky, jeune berger américain miniature de neuf mois virevolte entre Catherine, Christine et Kevin. Rappelé à l’ordre par sa maîtresse, Caroline Baiche Aegerter, ergothérapeute, il s’assied et on le récompense d’une frian­dise. Ce matin de septembre à l’AFTC, c’est la première séance de médiation par l’ani­mal.

« Le chien peut faciliter les programmes d’accompagnement auprès des publics victimes de traumatismes ou de maladies neurologiques, qui entrainent troubles cogni­tifs (mémorisation, organisation, gestion des consignes…), parfois difficultés d’expres­sion, explique l’ergothérapeute. Cela pro­voque souvent un isolement social qui se surajoute au traumatisme. Les séances ont une vertu thérapeutique. Avec Rouky, nous essayons de créer un lien, il est spontané, naturel. On peut communiquer avec lui ! »

une alternative dynamique

Et en effet, durant l’atelier, Rouky donne la patte, tourne sur lui-même, se couche. Il répond au geste ou à la parole. Le jeu de mémorisation des gestes n’est pas facile mais chacun des participants s’y essaie. Si la bonne humeur n’est pas forcément au rendez-vous ce matin-là chez ces acciden­tés de la vie, les sourires reviennent sur les visages durant la séance. Catherine trouve que « c’est vraiment bien » et ne se lasse pas de caresser l’animal tandis que Kevin estime que « là, c’est comme une activité, mais c’est avec un chien. Ça change ».

Ce nouveau programme thérapeutique co-financé par la Conférence des financeurs réjouit Carine Ménigoz, directrice de l’AFTC : « C’est une alternative vivante et dynamique à des séances de soin plus traditionnelles. Les vertus de la médiation animale sont indéniables et nous allons développer cela auprès d’un public plus large, bientôt à Pon­tarlier et Montbéliard… mais aussi pourquoi pas en Établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) ou auprès de personnes handicapées vieillis­santes d’autres institutions. »

Soutien départemental : La Conférence des financeurs de la prévention de la perte d’autonomie est présidée par le Conseil départemental. En 2021, 78 actions de prévention ont été portées par 35 opérateurs pour un montant de plus d’un million d’euros. Sollicitées par appels à projets, les structures (associations, CCAS, EHPAD) ont répondu présentes pour proposer une couver­ture de l’offre sur l’ensemble du département.