Des articles de pêche dans le fil de l’histoire

Photo : Lionel Georges

À Belvoir, Sébastien Mougey perpétue un savoir-faire en voie de disparition : la fabrication artisanale de leurres et d’émerillons pour les pêcheurs.

Les machines ont cent ans, elles fonctionnent parfaitement. « Vous êtes dans l’une des dernières manufactures françaises d’articles de pêche », annonce Sébastien Mougey, dans l’atelier accolé à sa maison de Belvoir. En 2012, après des débuts professionnels dans l’industrie, cet entrepreneur rachète les Leurres Rudipontains, la société qui a pris la suite de Rudipech, créée en 1930 à Pont-de-Roide. « C’était l’un des plus gros distributeurs d’articles de pêche, jusqu’aux années 1980 et l’arrivée de la concurrence asiatique », rappelle-t-il. Ses parents, Jacques et Jeanine Mougey confectionnaient des leurres pour Rudipech : « Quand j’étais gosse, je jouais là-dedans ». Puis, en 2015, il reprend l’entreprise JB qui avait inventé, en 1921, l’émerillon, une attache métallique tournante empêchant le fil de vriller.

Activité saisonnière

Avec dextérité, Sébastien Mougey travaille le fil d’inox afin de produire 300 000 émerillons par an. Les plus petits pour les truites mesurent cinq millimètres, les plus gros destinés à la pêche au gros sept à huit centimètres. L’artisan fabrique aussi 25 000 leurres et montures (des systèmes d’hameçons) aux noms évocateurs : la donzette, la cuiller à gardonner ou à vaironner, l’ondoyante… Cette activité est saisonnière, comme les nasses à grenouilles qu’il vend depuis 2009 : « Ça m’occupe l’automne et l’hiver : les articles doivent arriver en magasin en mars pour l’ouverture de la pêche ». Du genre hyperactif, Sébastien s’est aussi lancé dans la récolte de sève de bouleau et la culture de la spiruline, une cyanobactérie très riche en nutriments. Mais c’est une autre histoire…

Pour le contacter : Tél. 09 60 53 65 42 ; www.leurres-rudipontains.com

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